Voici deux plantes qui se ressemblent fort et qui de surcroît poussent parfois dans les mêmes lieux, en colonies mélangées. Il n’en fallait pas plus pour créer une certaine confusion, au point que certains lamiers sont communément appelés « ortie blanche » ou « ortie jaune ».
Qui est qui, comment distinguer les uns des autres ?
Plan de l'article
Quelles espèces sont concernées ? Ouvrage conseillé : Je cuisine l'ortie A propos de l'auteure de cet article
Si vous citez cet article, merci de créer un lien vers l'article, et de préciser le nom du site et de l'auteure ! :)
|
Est-ce dangereux ?Avant de donner quelques repères, voici de quoi rassurer tout le monde : bien que les orties (Urtica sp.) et les lamiers (Lamium sp.) soient effectivement deux genres distincts, ils sont tous les deux comestibles. Une confusion est donc sans danger, mais est ennuyeuse si vous cueillez l’une ou l’autre plante pour une utilisation médicinale spécifique ou si vous êtes à la recherche d’un goût en particulier. |
|
Quelles espèces sont concernées ?Côté orties
En France métropolitaine, on rencontre principalement deux espèces d’orties : l’ortie brûlante (U. urens), qui atteint une hauteur de 20-60 cm et dont la tige est généralement ramifiée dès la base, et l’ortie dioïque (U. dioica), qui peut former de vastes colonies et qui, au meilleur de sa forme, fait plus d’1,50 m de haut. C’est cette dernière qui peut être confondue avec les lamiers, car contrairement à l’ortie brûlante, mais tout comme les lamiers, elle possède une tige simple. |
|
Côté lamiers
Il existe de nombreuses espèces de lamiers, dont plusieurs se plaisent sous nos latitudes. Dans cet article, nous aborderons uniquement les espèces qui présentent un risque de confusion avec les orties : il s’agit en général du lamier blanc, aussi appelé ortie blanche (L. album)*, du lamier maculé (L. maculatum) et du lamier jaune, également appelé ortie jaune (L. galeobdolon). En cause : leur taille et la forme de leurs feuilles, similaires à celles des orties, le tout combiné au fait qu’elles s’immiscent sournoisement dans les colonies d’orties…
* A noter : le lamier blanc est absent de la région méditerranéenne. |
|
Les distinctionsLa distinction la plus importante, accessible à tout public
Les orties PIQUENT, alors que les lamiers ne piquent jamais. Facile, non ? En cas de doute, il suffit de faire preuve d’un peu de courage, et de toucher la plante concernée ! Pour la petite histoire, on soupçonne fort que la ressemblance d’avec les orties est une véritable stratégie de survie pour les lamiers : qui viendrait en effet brouter une plante urticante ? En poussant au sein-même ou aux abords des colonies d’orties, elles ont tout mis en place pour se protéger !*
|
|
* Cette manière de présenter les choses est certainement plus un moyen mnémotechnique qu’une réalité historique et scientifique. On peut en effet considérer que ce sont plutôt les lamiers qui ressemblaient le plus aux orties et qui poussaient dans les mêmes milieux que ces dernières qui ont le mieux survécu aux herbivores, et qui ont donc pu générer une descendance… | |
En période de floraison
Les lamiers ont des fleurs visibles, disposées en verticille (insérées au même niveau, tout autour de la tige, par 3 ou plus), à 2 lèvres. Elles sont blanches, souvent tachées de vert, dans le cas du lamier blanc, pourpres (parfois blanches) dans le cas du lamier maculé, et jaunes dans le cas du lamier jaune.
|
|
En ce qui concerne l’ortie dioïque, les fleurs sont vertes et minuscules (non reconnaissables comme telles à l’œil nu), organisées en grappes ramifiées, qui deviennent pendantes lorsqu’elles sont en fruits.
Une plante qui ressemble à une ortie et qui fait de belles fleurs au printemps est donc… un lamier !
|
|
Et pour les regards aiguisés...
La forme des feuilles est également un indice. Chez les lamiers précités comme chez l’ortie dioïque, elles sont ovales-triangulaires, pétiolées (munies d’une petite « queue » qui relie le limbe de la feuille à la tige), aiguës au sommet et dentées. Néanmoins : - les feuilles du lamier jaune sont plus allongées que celles de l’ortie dioïque ; |
|
- les feuilles du lamier maculé peuvent être tachées de blanc, alors que celles des orties ne le sont jamais ; - Les feuilles des orties sont dotées de très petites stipules* linéaires-lancéolées, alors que celles des lamiers en sont totalement dépourvues.
* Stipules: petites feuilles modifiées à la base de la feuille, disposées par paire, de chaque côté du pétiole au point d’insertion sur la tige.(Pour plus de détails : voir « Kézaco ? » du Cahier 2). |
|
C’est maintenant à vous de jouer : lors de vos balades, entraînez votre regard, et essayez d’identifier les plantes qui peuvent ressembler aux orties. Il vous suffira de toucher la plante pour confirmer ou infirmer votre identification !
Comment ça ? Les piqûres d’orties, ce n’est pas très agréable ? Eh bien cueillez quelques feuilles de plantain, froissez-les et frottez-les sur vos piqûres : en quelques minutes vous aurez déjà oublié cette malheureuse expérience ! |
Pour tout savoir sur les plantains : rendez-vous dans le Cahier 10, qui consacre 9 pages à cette plante tout à fait extraordinaire !
Pour apprendre à cueillir les orties sans se faire piquer, c'est ici !
Pour cuisiner les orties avec une recette de Stéphane Gerente Lapierre, de l'Auberge du Fouron : c'est ici !
Pour découvrir 6 recettes originales à base d'ortie (salé, sucré, cru, cuit, feuilles, graines, en farine), c'est ici !
Et pour en savoir plus sur papier...
Découvrez "Je cuisine l'ortie" !
Un outil pratique et compact, pour débutant-e-s et passionné-e-s de cuisine sauvage :
♦ des recettes sauvages originales, faciles à préparer et sans gluten,
conçues par Caroline "Calendula" et illustrées pas-à-pas par Linaigrette
♦ un concentré d'infos essentielles :
description botanique, propriétés, valeur nutritionnelle, mise en pratique.
Dépliant 4 volets, format 15x24 cm - prix : 4€.
Texte : Caroline "Calendula"
Photos : Caroline "Calendula" et Genévrier
A propos de l'auteure de cet article
AVERTISSEMENT
Le collectif L'Aventure Au Coin Du Bois ne saurait être tenu responsable des dommages éventuels causés par erreur d'identification ou par utilisation inappropriée des plantes. Les lecteurs consommant des plantes sauvages ou pratiquant les techniques décrites dans nos Cahiers et sur notre site sont seuls responsables de leurs actes et de leurs conséquences. La consommation de certains végétaux ou la pratique de certaines activités peuvent être déconseillées dans certains cas (allergies, maladies cardiaques, rénales, etc.). Il convient donc de se connaître soi-même afin de prendre les précautions nécessaires et d'éviter tout accident. © L'Aventure au Coin du Bois, 2015. Tous droits réservés.