L'épine vinette ou berbéris a été éradiquée dans beaucoup de nos régions, ses petits fruit sont pourtant comestibles...
La plante en quelques mots
L'épine-vinette ou berbéris (Berberis vulgaris) de la famille des Berbéridacées a longtemps fait partie de nos haies bocagères, tout comme l'aubépine, le fusain, l'églantier... Sa quasi éradication au XIXème siècle tient au fait qu’elle est un vecteur de la rouille noire, un champignon qui s'attaque aux cultures de céréales. Elle est encore bien présente dans le Nord et l'Est de la France, notamment dans le Jura où les pâturages dominent sur les cultures céréalières.
Une espèce de la même famille le mahonia, est utilisée en ornementation, pour ses belles fleurs jaunes et ses fruits bleus sombres qui une fois n’est pas coutume sont comestibles. Bien souvent en effet, les haies d’ornementation sont bien un trésor de poisons diverses.
Reconnaître l'épine-vinette
Il s'agit d'un arbrisseau qui dépasse rarement les 4 - 5 mètres qui préfère généralement les sols calcaires et bien drainés. Ils peuvent être les voisins de fusains, viornes obier, dans des milieux assez humides.
Une des caractéristiques principale de cet arbrisseau est les faisceaux d'épines, par trois (trifides), qu'il porte à l'aisselle des feuilles.
Les feuilles sont alternes, simples, ovales et ont la marge finement dentelée, mais pas piquante. Le revers de la feuille est glauque.
Les inflorescences sont jaunes d'or, en grappes, ce qui donne à l'automne de petits fruits ovales allongés, qui peuvent atteindre 1 centimètre de long pour 0,5cm de large. Les fruits persistent après la chute des feuilles.
Des fruits comestibles ?
La plante est utilisée en médecine pour les problèmes urinaires, les troubles digestifs et articulaires.
On pourra difficilement consommer les fruits tels quels car ils sont très acides. J'ai pourtant remarqué que s'ils ont séché sur pied, ils sont assez bons, et leur saveur rappelle celle de la canneberge séchée, mais ils ne sont pas du tout sucrés. Une bonne manière de profiter de la forte teneur en vitamines C de ces fruits.
Il est à noter que la chair des fruits ne contient pas de berbérine, l'alcaloïde présent dans toute la plante, qui est peu toxique. Il est toutefois présent dans les noyaux du fruit que l'on ne consomme pas.
C’est d’ailleurs la berbérine qui donne celle belle teinte jaune au bois et aux racines lorsqu’on les coupe. Les racines, le bois et l’écorce ont été utilisés pour teinter la laine et des fibres végétales en jaune qui ne tient malheureusement pas très bien au lavage dans le temps. Les fruits ont également été utilisés pour teindre en rose lorsqu’ils sont frais et en brun lorsqu’ils sont secs.
Il est plus simple de faire chauffer les fruits dans un fond d'eau, jusqu'à légère ébullition, de les passer au mixer et ensuite les filtrer pour récupérer un jus très acide que l'on peut sucrer.
A consommer dans de l'eau chaude ou dans des yaourts par exemple, ou encore en sirop.
Article et photos de Emilie "Pimprenelle"
Formée au Collège Pratique d'Ethnobotanique de François Couplan, Emilie participe aux relectures et à la diffusions des cahiers de l'Aventure au Coin du Bois.
Elle anime également des stages et des ateliers sur la cuisine sauvage.
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