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Parmi les personnes que je rencontre lors des stages, des animations, des conférences et des salons, une question revient souvent: Mais pourquoi cueillir les plantes sauvages?

Je vais tenter de répondre à cette question en essayant également de comprendre comment cueillir les plantes sauvages. En effet, on ne peut pas aller faire de la cueillette dans un état d'esprit consumériste, comme on nous invite à le faire dans les magasins (bio ou non), ce ne serait pas viable à long terme. 

 

Intérêts à la cueillette

Un regard différent

 

Tout d'abord, faire de la cueillette, c'est avoir un regard différent sur la nature qui nous entoure. Généralement, mieux on  connait le milieu dans lequel on vit, plus on a tendance à le respecter,  car on prend mieux conscience des interactions du milieu.

Un autre monde s'ouvre soudain à nos yeux. Toutes ces plantes que nous croyions voir semblables commencent à se différentier avec  toute leur diversité, forme des feuilles, verts différents, forme et couleur des fleurs... un petit monde à notre portée, juste en prenant le temps de se poser pour l'observer. 

Les balades et les randonnées dans la nature prennent un autre sens, on devient beaucoup plus attentif à la diversité des plantes que l'on croise en chemin. 

Je ne vous cache pas que les promenades ont tendance à se raccourcir en longueur, mais pas forcément en durée! 

Au jardin également, certaines plantes que l'on ne voyait que comme des envahisseuses ou des adventices trop présentes deviennent d'un coup des alliées du jardin voire même des hôtes privilégiés sur la table. 

Lors des weekends plantes sauvages ou des balades botaniques, j'ai souvent des personnes qui me disent: "c'est incroyable, ça fait des années que je peste contre cette plante dans mon jardin et je l'arrache sans pouvoir m'en débarrasser, alors que j'aurais pu la consommer!"

 

Nutrition et vitalité

Ensuite, la cueillette permet d'être en totale adéquation avec les saisons, manger les produits de saison prend un sens beaucoup plus net. Les plantes sauvages permettent également d'apporter une variété et un complément non négligeable aux légumes et autres denrées du commerce.

Ceci n'empêche pas d'être prévoyant et de stocker certaines plantes recueillies pour les saisons moins riches. Les châtaignes ou les glands, les orties pour ne pas les citer, ramassés à l'automne régaleront les papilles pendant tout l'hiver! 

Certaines substances sont naturellement présentes et parfois en grandes quantités dans les plantes sauvages que nous ne trouvons pas forcément dans les produits que nous achetons communément, comme les mucilages, certaines vitamines, le potassium... qui participent à notre vitalité.

Le fait d'aller de la cueillette à l'assiette soi-même donne également une autre envergure aux repas, les jardiniers en savent quelque chose!

Les plantes sauvages ont des qualités nutritives intéressantes, elles poussent seules sans engrais ni pesticides et ont une vitalité remarquable. Elles sont plus riches en minéraux et vitamines que les plantes cultivées et sont donc plus nourrissantes. Essayez de faire un pesto de plantes sauvages fraiches (orties, plantain, ail des ours...), vous allez vite remarquer que vous n'avez pas besoin d'en consommer beaucoup pour être rassasié!

Certaines substances sont naturellement présentes et parfois en grandes quantités dans les plantes sauvages que nous ne trouvons pas forcément dans les produits que nous achetons communément, comme les mucilages, certaines vitamines, la silice... qui participent à notre vitalité.

Elles sont extra fraiches et n'ont pas le temps de séjourner dans des chambres froides ou sur des étals. 

 

Les freins à la cueillette

Toxique or not toxique?

 

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Le premier rempart à la cueillette est bien souvent la méconnaissance des plantes et donc la peur de confondre des plantes comestibles avec des plantes toxiques.

La toxicité est un terme très relatif, qui va dépendre de l'état de santé et de la corpulence d'un individu ainsi que de la concentration en principes toxiques des plantes. 

Certaines plantes peuvent être toxiques à l'ingestion, d'autres peuvent selon les personnes provoquer des réactions cutanées ou autres dermites. 

Comme je le dis souvent, il faut être modeste et commencer par cueillir uniquement les plantes que l'on connaît bien, et petit à petit, on peut se lancer sur plus de sortes de plantes. Un stage sur le terrain avec des personnes fiables est toujours un gage de réussite  et sans dangers. Mais on peut se contenter de manger des pissenlits et des orties, c'est déjà un bon début!

 

Pollutions et parasites

Il faut également prendre garde aux lieux de cueillette afin d'éviter les pollutions, qu'elles soient chimiques ou autres. 

Il est donc souhaitable de ne pas cueillir dans des lieux situés directement à côté d'une route passante, d'un champ cultivé ou autre lieu proche d'une pollution directe.

Les prairies sur-pâturées ne sont pas non plus de bons lieux de cueillette à cause des fortes présences en nitrate et des déjections animales. 

Certains parasites nuisibles pour l'homme peuvent se retrouver dans certaines déjections animales, notamment dans celles des ovins ou des canidés. 

Je veux bien sûr parler de la douve du foie et de l’échinococcose.  Il s'agit de 2 parasites du foie chez l'homme. Éviter donc les lieux fréquentés par les moutons, les chiens, les renards, ou si vous n'êtes pas sûr, cuisez les plantes récoltées au moins à 60°C. C'est la seule manière d'éliminer les parasites.

 

Dans un deuxième volet, je vous donnerai des conseils pour réaliser de bonnes cueillettes...

 

Article et photos de Emilie "Pimprenelle"

Formée au Collège Pratique d'Ethnobotanique de François Couplan, Emilie participe aux relectures et à la diffusions des cahiers de l'Aventure au Coin du Bois.

Elle anime également des stages et des ateliers sur la cuisine sauvage.

 

AVERTISSEMENT

Le collectif L'Aventure Au Coin Du Bois ne saurait être tenu responsable des dommages éventuels causés par erreur d'identification ou par utilisation inappropriée des plantes. Les lecteurs consommant des plantes sauvages ou pratiquant les techniques décrites dans nos Cahiers et sur notre site sont seuls responsables de leurs actes et de leurs conséquences. La consommation de certains végétaux ou la pratique de certaines activités peuvent être déconseillées dans certains cas (allergies, maladies cardiaques, rénales, etc.). Il convient donc de se connaître soi-même afin de prendre les précautions nécessaires et d'éviter tout accident. © L'Aventure au Coin du Bois, 2016. Tous droits réservés.